L’ostéopathie et la polyarthrite rhumatoïde
Qu’est ce que la polyarthrite rhumatoïde ?
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie auto-immune qui conduit à la destruction des articulations au niveau des membres. Il s’agit au commencement d’une inflammation de la membrane synoviale (membrane interne de l’articulation). Cette pathologie est la plus fréquente des maladies inflammatoires chroniques.
Quelle population est la plus touchée par la polyarthrite rhumatoïde ?
La polyarthrite rhumatoïde touche aujourd’hui environ 200 000 personnes. Les patients présentant certaines gènes sont prédisposés à cette atteinte. Cette pathologie touche deux à trois fois plus les femmes que les hommes. Elle se déclare aux alentours de 45 ans et serait, de plus, plus fréquente chez les fumeurs.
Elle peut s’associer à d’autres pathologies comme le diabète, les AVC, le syndrome de Gougerot-Sjörgen (atteinte des glandes muqueuses telles que les glandes salivaires et lacrymales).
Les symptômes de la polyarthrite rhumatoïde
La polyarthrite rhumatoïde débute par des enraidissements et des gonflements des premières articulations au niveau des mains accompagnée de douleurs nocturnes, avec un déverrouillage matinale supérieur à 30 minutes.
Elle touche de façon symétriques les articulations périphériques (poignets et articulations de la mains et des doigts). Les articulations atteintes présentent des oedèmes, une douleur à la compression mais également la présence de nodules.
Elle décrit des crises inflammatoires entrecoupées de périodes de rémissions. Les déformations occasionnées par la polyarthrite rhumatoide induisent des handicaps sévères.
Quels sont les examens complémentaires pour la polyarthrite rhumatoïde ?
Afin de diagnostiquer clairement la polyarthrite rhumatoide, la réalisation de certaines examens sont nécessaires :
- La radiographie: pour déterminer les atteintes osseuses et les déformations
- L’arthroscopie: pour déterminer les lésions osseuses précises. Elle peut être utiliser notamment en bilan pré-opératoire.
- L’échographie: pour démontrer l’inflammation d’une articulation
Evolution de la polyarthrite rhumatoïde
Dans l’évolution de cette pathologie, les mains et les pieds présentent des déformations osseuses ainsi que des destructions tendineuses, toujours symétriques. On pourra également constater la présence d’une atteinte au niveau des genoux, des coudes et des épaules. Une atteinte de la colonne vertébrale pourra également être présente.
Dans certaines formes évoluées, le patient pourra présenter une atteinte des deux premières cervicales (de la base du crâne à la deuxième cervicale), se qui peut conduire à une luxation avec des complications neurologiques graves.
Des complications cardiovasculaires pourront se développer dans certaines formes très poussées.
Les traitements de la polyarthrite rhumatoïde
Le patient souffrant de cette pathologie doit avoir un suivi médical étroit. Il pourra être mis en place un traitement de fond, un traitement pour les crises et des antalgiques.
Le patient pourra également faire :
- De la kinésiothérapie
- De l’ergothérapie
- Avoir recours à des orthèses
- La chirurgie (prothèse de hanche et de genoux lorsque ces articulations son atteintes, une synectovie, des infiltrations)
- Le sport : en effet, il permettra de diminuer la fatigue, d’améliorer la capacité musculaire, de lutter contre l’ostéoporose, du risque cardio vasculaire, d’améliorer les états de dépression et d’anxiété.
Polyarthrite rhumatoide et ostéopathie
L’ostéopathe interviendra auprès des patients souffrant de cette pathologie afin de pouvoir les soulager de certains maux, elle ne peut cependant pas être traitée s’agissant d’une maladie auto-immune.
En dehors des pics d’inflammation, l’ostéopathe pourra soulager les articulations en souffrance. De plus, il permettra au patient une prise en charge globale pour soulager les articulations environnantes.
L’ostéopathe travaillera les divers zones grâce à un panel de techniques qui s’adapte au profil du patient. Notamment des techniques de déroulé tissulaires (traitements des fascias corporels) afin d’éliminer les tensions accumulées de manière douce. Il pourra également utiliser des techniques d’inhibition et de détente musculaire.
Il aura pour but de rééquilibrer le corps du patient, qui aura mis en place des stratégies de défenses et de compensations suite aux crises inflammatoires et à l’atteinte anatomique par les diverses déformations articulaires. Il conseillera et orientera le patient sur son hygiène de vie avec des conseils et exercices physiques, des étirements, personnalisés.
Le patient pourra également profiter d’un suivi moral, en effet cette pathologie pouvant être handicapante, ce dernier aura besoin d’une écoute attentive et de réorientation si cela se montre nécessaire.
Ecrit par Coralie Litzler, Ostéopathe D.O